Paray le Monial : rencontrer pour mieux aimer

L’Esprit Saint est descendu sur la tête des Apôtres sous forme de langues de Feu le jour de la Pentecôte. Ce même Feu ne s’était pas éteint et brûlait bien sur chacun d’entre nous cette fin de semaine du 8 et 9 octobre 2022 à Paray le Monial. Non pas comme une nouvelle Pentecôte mais comme un réveil : “ Réveille en toi le Don que tu as reçu du Seigneur lorsque je t’ ai imposé les mains car ce n’est pas un Esprit de peur, mais un Esprit de Force, d’Amour et de Pondération…” nous dira Saint Paul dans sa seconde lettre à Timothée chap.I , 6/7.

De cette rencontre entre membres des différentes Association Magdalena venues de toute la France il est possible de relever 3 points : le planning, les enseignements et partages, la présence de 3 cœurs.

Trois éléments peuvent retenir notre attention dans ce planning :

Un emploie du temps “ aéré”

Rien de plus apprécié que ces nombreux temps prévus de pauses comme celles du goûter, de rencontres au bar ou de temps libre . C’est bien là que peuvent se faire de façon informelle ces échanges entre les uns et les autres, de connaissances , de reconnaissances , entre personnes inconnues ou méconnues. La Fédération Magdalena c’est aussi ce bouillonnement de rencontres entre personnes d’Association Magdalena de provenance différentes si nécessaire à la connaissance des bénévoles entre eux . Sans doute plus qu’un fil qui nous relie, un socle, celui de la Charte Magdalena.

Des temps de prières bien ancrés dans ce lieu de pause.

Pour se relier à l'essentiel, la prière a eu toute sa place malgré les pièges bien connus de la course au temps. Demande, louange pour dire notre joie et mise en présence de Celui qui nous invite à le connaître, le rencontrer pour le suivre, s’imposent .

La messe dominicale dans cette magnifique Basilique de Paray le Monial entérine cette inspiration , cette mise en présence .

Quelques détails illustrent la joie et l’universalité de ce pain rompu en Eglise :

Pendant ce temps eucharistique il arrive que des fidèles “ne peuvent” communier . En s’approchant de la table certains reçoivent une consolation particulière, grâce et fruit de ce jeûne douloureux.

L’une d’entre nous observe la présence discrète dans le chœur de l'ombrellino et nous rappelle en ce début de messe notre Eglise catholique, signe dans cette basilique du rattachement à l’Apôtre Pierre et à notre Pape.

Quand à nos sweat et t-shirt ils marquent dans leurs signes multicolores du rouge, vert, bleu foncé, gris et blanc notre identification dans cette grande assemblée . La boîte d’intention traduit sous une autre forme nos offrandes et demandes au pied de Jésus, pain rompu et distribué à la multitude.

Dans son homélie le célébrant nous rappelle comment chaque célébration eucharistique est un remerciement pour ce grand Don de la vie reçue.

Il est évoqué dans le temps final du bilan de ces deux journées l’aspiration à réduire les barrières entre bénévoles et invités, préoccupation constante au cours de nos Repas du Cœur comme dans nos Tournées du Cœur pour dire notre volonté de partage.

Il ne s’agit nullement d’un nivellement des identités sachant l’importance de nos différences mais d’une ouverture à ce grand chantier du partage et de l’universalité propre aux valeurs évangéliques : “ Il n’y a ni juifs, ni grecs, il n’ y a ni esclaves ni hommes libres, ni homme ni femme car tous vous ne faîtes qu’un dans le Christ Jésus” ( St. Paul lettre aux Galates 3-28/29)

Oeuvres de Miséricorde et groupes de partage

Pour nourrir notre connaissance une présentation fournit des œuvres de miséricorde corporelles selon l’évangéliste Matthieu et des œuvres de miséricorde spirituelles selon Saint Thomas d’Aquin nous rappelle l’importance de la connaissance pour susciter et renforcer notre foi.

Même si le bénévole n’a pas vocation à adhérer à un profil standard , certaines règles, suggestions et mise en garde sont rappelés pour mûrir nos engagements.

Dans notre environnement sociologique et médiatique il est bien essentiel de rappeler de ne pas oublier que l’arbre pour puiser sa substance a besoin de ses racines et de terreau. Que dire d’un jardinier qui se tromperait de taille en coupant les racines au lieu des branches ? N'avons-nous pas vocation à jardiner notre corps, notre âme et notre esprit dans notre pèlerinage terrestre ?

Si nous ne nous relions pas à la sève divine, terreau de l’âme, alors nous aurons beau créer toutes sortes de découvertes scientifiques et technologiques extraordinaires, nos simples intelligences humaine et artificielle ne réussiront pas à faire vivre notre âme et notre corps en plénitude pour nous réaliser, créature que nous sommes, à l’image de Dieu.

3 Coeurs

Le premier est bien celui de cette “ Ville Sainte”et de la beauté de ce site choisi par Notre Seigneur pour se manifester au cœur des Hommes. Beauté à l'œil nu de ses pierres colorées et travaillées, de l’architecture et de l’harmonie de ses bâtiments et de l’histoire. C’est un peu une histoire d'amour entre Dieu et les Hommes.

Marguerite-Marie Alacoque , fille et femme du XVII s., religieuse de l’Ordre de la Visitation (mission se laisser visiter par le Seigneur pour visiter ses frères avec le cœur pourrait-on dire ! ),reçoit le Cœur de Jésus qu’elle échange avec Lui, si incarné dans ce chemin de transfiguration et d’Amour blessé. De ce cœur blessé jaillit la douleur mêlée à une joie indescriptible comme jaillit de l’eau et du sang du corps de Jésus terrassé sur la Croix.

Le second cœur moins mystique mais tout entier appelé à s’épandre et consoler notre humanité, elle aussi blessée à travers les pauvres c’est bien celui de Magdalena. Dans la personne de Maria de Magdala et dans l'œuvre de son fondateur et de tous ses créateurs, ils répandent ce cœur ouvert sur celui des affligés, des abandonnées, de tous ceux qui ont glissé dans le gouffre des ruptures.

Le dernier cœur enfin c’est celui de la Bourgogne. Région elle aussi choisie, belle et riche de ses ressources, de ses abondants et verdoyants pâturages , de l’élevage et de sa haute gastronomie. Dans cette magnifique région de collines et d’ouverture a fleuri son vrai cœur dans son impressionnante présence spirituelle. Berceau de grands ordres monastiques en France : Cîteaux, Cluny, la Pierre-qui Vire et plus tard Taizé pour ne citer que ces lieux eux aussi saints et prestigieux.

Ces 3 cœurs au centre ou presque de la France ont tous en commun une véritable dimension d’universalité et ne peuvent pour autant ignorer leur évocation trinitaire.

Comment ne pas revenir de ces rencontres sans tourner nos remerciements avant tout vers le Padre pour ce petit temps de visio en entrée où encouragements et confiance en la maman de Jésus nous guident ? A l’architecte et constructeur de cette vaste organisation qu’est devenu Magdalena ? A ces multitudes de petites et grandes mains que le Seigneur met sur notre route pour s’avancer vers nos frères et sœurs de solitude et de détresse que nous apprenons chaque jour à mieux aimer ?

Pour éclairer ce regard donné sur ce grand travail du Royaume prenons l’image de nos amis canadiens dans l’émission radiophonique d’Erika Leclerc-Marceau et Martin Ferron de "polliniser nos gestes pour mieux enchanter le monde". Dans sa rencontre avec le Fils de l’Homme Marguerite-Marie dira : “ … ensuite il me fit comprendre qu’à la façon des amants les plus passionnés, il ne me ferait goûter pendant ce temps que ce qu’il y avait de plus doux dans la suavité des caresses de son amour".